21 mars 2007

La guerre des blogues lors de l'élection québécoise

Yves Williams donne son opinion à la question de savoir qui a gagné ce qu'il appelle la guerre des blogues.

Il y tire quelques conclusions:
Sans conteste, les blogues auront marqué cette campagne. Ils n’auront pas influencé le vote, mais l’expérience qui se dégage de cette première cohabitation blogue-élections au Québec, laisse présager un rôle nettement plus important lors de prochaines élections. Les partis auront probablement beaucoup appris de cette première expérience.
Je ne peux m'empêcher de remarquer que ça ressemble beaucoup à ma prédiction de début de campagne (que l'on retrouve ici).

Il poursuit ensuite en décortiquant les stratégies des divers partis et conclue que:

L’Action démocratique du Québec n’a rien sur son site qui puisse s’apparenter de près ou de loin à un blogue. Les seuls contenus sont constitués de communiqués et horaires de tournée empillés les uns sur les autres. Et, bien sûr, aucun espace de commentaire.

Mais le paradoxe : l’ADQ en voie de gagner la guerre des blogues.

Après avoir expliqué pourquoi, à son avis (que je vous invite à lire) et avant de faire deux recommandations (une aux partis et une au Directeur général des élections), il ajoute une question:
Stratégie établie ou un accident de parcours? Est-ce que l’ADQ a pu profiter d’une mouvance en sa faveur ou avait préparé le terrain?

MisterPi, probablement le blogueur adéquiste le plus assidu, lui répond ici.

Pour ma part, j'ajoute dans ses commentaires mon grain de sel à savoir que je crois que le phénomène des Blogging Tories qui date déjà de l’élection fédérale explique en partie ce résultat. On s’y inscrit facilement et les contenus sont mis en commun. Cela permet aux blogueurs de cette tendance de se connaître de communiquer et de collaborer, d’une part, et ça augmente le traffic de tout le monde, d’autre part. Je parlais déjà le 29 janvier dernier du fait que les blogueurs adéquistes avaient pris une longueur d'avance.

J'ai juste un ajout à faire à la recommandation d'Yves adressée au DGE: celui-ci devrait consulter un certain nombre de blogueurs sur ce que ceux-ci proposent comme balises. Je suis certain qu'un Dumais, un Asselin, un Carpentier (notamment) auraient des propositions intéressantes à faire. D'ailleurs, je sens que je vais revenir sur cette question après l'élection.

P.S. La "blogueuse du PQ" (oui, c'est la vraie blogueuse officielle du PQ; que je salue d'ailleurs) intervient aussi dans les commentaires.

5 commentaires:

Anonyme a dit...

Je ne veux pas cracher dans la soupe, mais as-tu été lire ce Misterpi? Ses textes ont la consistance de ce qu'écrirait un enfant de douze ans et la subtilité d'un camion tonka dans ma cour arrière.

Pourquoi ne pas regarder les dizaines et dizaines de blogues qui critiquent constructivement l'ADQ mais n'affichent pas de parti pris évident?

Come on!

marcsnyder a dit...

Je ne veux pas cracher dans la soupe, mais as-tu été lire ce Misterpi?
Oui.
Ses textes ont la consistance de ce qu'écrirait un enfant de douze ans et la subtilité d'un camion tonka dans ma cour arrière.
En effet.
Pourquoi ne pas regarder les dizaines et dizaines de blogues qui critiquent constructivement l'ADQ mais n'affichent pas de parti pris évident?
Simplement parce qu'il est, dans ce cas précis, dans une position unique pour répondre à la question d'Yves. Rien de plus, rien de moins.

Anonyme a dit...

L'idée même d'un blogue, c'est l'analyse constructive et la capacité de se remettre en question. C'est même la principale différence avec un média traditionnel.

Un blogueur essaie de voir tous les côtés, et s'il prend position, il le prend spontanément, d'une manière libre et sans en faire sa raison d'être sur le net.

À mon avis, une page web qui officiellement et continuellement sert à appuyer la même cause avec persistance dans le temps n'est pas un blogue, mais plutôt une publicité.

En d'autres mots: si Misterpi était capable d'écrire d'autre chose que "Dumont est grand et tous les autres sont des losers" il aurait l'air d'un individu normal et je crois qu'il se qualifierait de blogueur.

En attendant, je peux résumer l'essentiel de tout ce qu'il écrit sans même aller sur son site: c'était la même rengaine aujourd'hui que hier, et ce sera les mêmes conneries demain.

Sur le net, à mon avis, la force du message c'est pas de répéter 1 million de fois les mêmes idioties, mais plutôt d'essayer d'être objectif en ne prenant position qu'occasionnellement et sur des sujets variés.

Bonne soirée!

Laurent LaSalle a dit...

Je ne me suis pas particulièrement attardé sur les blogues à saveurs politiques lors de cette campagne, même si j'ai traité du sujet à quelques reprises. Par contre, je n'ai pas observé une montée de l'ADQ dans l'opinion publique des blogues qui traitait occasionnellement du sujet; plus souvent qu'autrement, je suis tombé sur des cas comme celui-ci, où l'on discrimine les propos tenus par un représentant du mouvement adéquiste.

Néamoins, je n'ai pas de difficulté à comprendre pourquoi l'ADQ serait en mesure de gagner la guerre des blogues : étant donnée quelle n'a pas présentée de blogue déguisé en belle publicité gratuite pour son parti, plusieurs personnes sembles s'être donné le devoir de remplir ce mandat. Il ne suffit que de 2 ou 3 prêcheurs adéquistes cherchant systématiquement à compenser les propos que le PLQ et le PQ tiennent sur leurs blogues, pour multiplier la visibilité de Mario Dumont et cie.

Anonyme a dit...

Je ne suis pas adéquiste, mais comme je suis toujours branchée sur ma gang de Québec, il faut admettre que du côté de la population comme de certains fonctionnaires - la note de service sortie au débat le prouve bien - on sent un certain penchant pour l'ADQ. Que MisterP soit un peu jeunot dans ses commentaires, que les candidats ADQ poussent parfois le bouchon trop loin (et ils le font), ne change rien au fait que les médias parlent de ces blogues parce qu'ils présentent une tendance de l'opinion publique. Un blogue ne vient pas avec une série de règles éthiques à appliquer (pas encore), c'est souvent comme un porte ouverte sur le salon d'un individu. Alors on entre ou pas...