31 octobre 2006

La position de la Société québécoise des professionnels en relations publiques sur l'immobilisme au Québec

La semaine dernière, j'ai reçu un courriel de la Société québécoise des professionnels en relations publiques (SQPRP) pour m'informer de leur position relativement à l'immobilisme (perçu) de la société québécoise devant ce qu'il est convenu d'appeler "les grands projets".

Cette position sera rendue publique demain lors de la conférence sur la gestion des grands projets organisée par la Chambre de commerce du Montréal métropolitain.

(C'est donc une exclusivité mondiale pour emm-ess.blogspot.com.)

Grands projets
La démocratie ne peut faire l’économie de la discussion

Au cours des derniers mois, plusieurs projets hautement médiatisés ont dû être abandonnés ou encore, être réalisés dans la controverse, à la suite de débats publics houleux. Aujourd’hui, plusieurs se demandent si le Québec est affligé d’immobilisme et s’il est encore possible de mettre de l’avant de grands projets structurants. D’autres dénoncent l’influence des groupes de pression, qu’ils perçoivent comme exerçant une influence disproportionnée à leur véritable représentativité. Certains suggèrent même de limiter le débat, par exemple en ne considérant que les aspects économiques d’un dossier ou en excluant des individus ou des groupes perçus comme n’étant pas suffisamment représentatifs.

POSITION DE LA SQPRP

Les grands projets structurants comportent toujours des impacts non seulement économiques mais aussi sociaux et environnementaux. Ces impacts peuvent être localisés et toucher peu de personnes ou, au contraire, être ressentis sur un grand territoire par une population nombreuse. Il est non seulement légitime mais socialement nécessaire de les évaluer à la lumière des intérêts de l’ensemble de la société.

Les grands projets structurants touchent toujours des publics nombreux et variés. Ils intéressent aussi des groupes qui, bien qu’ils ne soient nullement affectés par le projet, s’investissent d’une mission et décident de faire valoir leur opinion, dans le cadre de la libre circulation des idées et des opinions caractéristique d’une démocratie comme la nôtre. Dans la mesure où elles sont exprimées avec sincérité, toutes les opinions doivent être reçues et considérées. Il revient aux intervenants et aux médias d’en évaluer la valeur, selon la solidité et la profondeur des faits et de la réflexion qui les sous-tendent. Cette appréciation peut varier selon le point de vue et les valeurs de chacun.

Il est illusoire et contreproductif de penser restreindre ou court-circuiter pareil débat. La communication véritable est essentielle à toute société démocratique. Les médias d’information y jouent un rôle fondamental. Les organismes constituant la société civile, par leur engagement, contribuent à l’édification d’une société vigoureuse. L’examen de l’ensemble des idées et un débat ouvert permettent d’identifier l’ensemble des solutions possibles et d’en soupeser les avantages et les inconvénients.

Dans cette perspective, les professionnels en relations publiques affirment que:

Les promoteurs de tout projet majeur doivent se donner les moyens de respecter les exigences d'une communication efficace. Ils doivent notamment, en collaboration avec les professionnels en relations publiques, incorporer les préoccupations suivantes dès la phase de conception des projets et tout au long de leur implantation:
  • identification de tous les groupes susceptibles d’être touchés par le projet, ainsi que des groupes susceptibles de vouloir l’influencer;
  • identification claire non seulement des avantages et des inconvénients directs du projet, mais aussi de l’ensemble des enjeux économiques, sociaux et environnementaux;
Les professionnels en relations publiques doivent de plus mettre en place des stratégies et des moyens de communication poursuivant les objectifs généraux suivants:
  • comprendre les intérêts, les opinions, les valeurs de toutes les parties prenantes susceptibles d’être touchées ou intéressées par le projet et en informer le promoteur;
  • renseigner adéquatement l’ensemble des parties prenantes, c’est-à-dire leur procurer en temps utile une information complète et exacte, présentée et/ou rédigée d’une manière adaptée à chaque public afin d’en faciliter la compréhension;
  • entreprendre un dialogue entre le promoteur et les parties prenantes afin d’assurer une communication la plus efficace possible;
Le débat public autour d’un projet majeur doit poursuivre les objectifs suivants:
  • identifier clairement les bénéfices économiques, sociaux et environnementaux de court et de long terme escomptés de la réalisation du projet;
  • identifier clairement les difficultés posées par le projet et ce, sur les plans économique, social et environnemental;
  • déterminer les conditions minimales qui permettront la création d’un consensus raisonnable à partir duquel l’autorité dûment constituée décidera de procéder ou non.
L’unanimité est impossible. Il revient à l’autorité constituée, quelle qu’elle soit, de décider. Habituellement, la décision mécontentera à divers degrés certains intervenants. Toutefois, si elle a été prise au terme d’un réel débat public, les chances de réussite du projet sont nettement plus grandes. D’une part, l’ensemble des idées ayant été débattues publiquement, la probabilité d’une bonne décision est plus grande. D’autre part, le débat aura permis d’identifier les inconvénients que peut receler le projet et d’y apporter des mesures d’atténuation ou de compensation.

22 octobre 2006

Les relations publiques et les blogues

David Weinberger, un auteur du Cluetrain Manifesto et une des personnes que je respecte le plus dans cette blogosphère sur les relations publiques et les blogues:
I personally think there are two fundamental roles for PR in the new world: Transparent advocacy and facilitating open, genuine engagement among customers and companies. Transparent advocacy means that the agency argues for its client, providing useful information to people who want to receive it. Genuine engagement means the agency helps its client participate in the Web conversation honestly and frankly, whether that's through employee blogging, customer forums, or ways yet to be invented. Just as the agency can be a transparent advocate for the client on the Web, it should be an advocate for Web values to the client, counseling the client to be frank, honest, and open to criticism.

À propos de publicité sur un blogue

Michel Dumais pointe vers le billet d'Yves William portant sur des publicités insérées dans des billets de Loïc Le Meur et de Pointblog.

Yves affirme qu'il s'attendait à une réaction des blogueurs auxquels il est abonné. Je ne sais pas s'il lit le mien mais voici ma réaction...

1. Comme Dumais, je ne suis pas abonné aux deux blogues mentionnés. Je n'avais donc pas pris connaissance des billets "publireportage".
2. Par ailleurs, ma déclaration d'intérêts est connue.
3. Enfin, je ne participerais jamais à une initiative pareille. J'accepterais de tester un produit ou un service pour ensuite le commenter (sans obligation de commenter, ni, encore moins, de commenter positivement). Mais accepter qu'une organisation "place" ce qui ressemble à un billet sur mon blogue, jamais.

21 octobre 2006

Des blogueurs au Forum du Bloc

Félicitations au Bloc Québécois! (Ça fait longtemps que n'ai pas pensé/dit/écrit ça, heh.)

Ils ont "accrédité" cinq blogueurs pour suivre les travaux de leur Forum de la fin de semaine.

Deux commentaires:
1. J'ai trouvé très bien que la majorité des blogueurs aient posté des commentaires sur leur propre opinion politique. Tous ne le font pas et ceux qui le font ne le font pas avec la même clarté mais j'aimerais bien voir les journalistes faire la même chose de temps en temps.
2. J'aurais aimé trouver un endroit où tous les billets
seraient regroupés. Aller d'un blogue à l'autre n'est pas optimal.

MÀJ: Mario Asselin et Michael Carpentier me corrigent dans les commentaires: tous leurs billets seront mis à jour à http://www.carrefourquebec.com/

20 octobre 2006

Mise à jour de la liste "officielle" des blogues des communicateurs québécois

Je mettrai bientôt à jour ma liste de blogues tenus par des communicateurs québécois. Si vous connaissez des communicateurs québécois qui ont des blogues, envoyez-moi un courriel ou mentionnez les dans les commentaires de ce billet. (C'est la Mamzelle une créatrice et designer graphique qui m'a rappellé, en me demandant gentiment d'être incluse, qu'il était à peu près temps que je fasse cette mise à jour.)

P.-S. Il n'est pas nécessaire que les blogues portent sur les communications; seulement que ce soit des communicateurs.

P.-P.-S. Je sais très bien que "communicateurs", c'est pas mal large comme terme. C'est moi qui décide qui l'est et qui ne l'est pas (c'est mon blogue, non?). À date, j'ai inclus des publicitaires, des relationnistes, certains intégrateurs web, etc. J'ai toujours exclu les journalistes (désolé Dumais) mais je suis ouvert à faire une deuxième liste de journalistes qui bloguent.

P.-P.-P.-S Ma première liste, datant de de mai 2005, est ici et la plus récente, datant de janvier 2006, est ici.

17 octobre 2006

Étude sur le multitasking média

J'ai hâte de voir ça:
Ball State University's Center for Media Design has announced it will conduct a pilot study examining how individuals consume traditional and emerging video platforms inside and outside the home.(...)

To conduct the pilot, Ball State researchers will directly observe the minute-by-minute activities of sample participants. The researchers will categorize participants' media exposure, day-to-day activities, location and attention.

La JCCM et la responsabilité sociale des entreprises (mise à jour)

Suite à mon offre de couvrir la conférence de la JCCM, j'ai reçu un courriel du chargé de communication, Olivier Champion, qui me réponds comme suit:
Bonjour,

Je vous remercie pour l’intérêt que vous portez à cette causerie. Malheureusement, la table média est réservée aux médias officiels et est déjà complète.

Très cordialement

Olivier Champion
Question à M. Champion: Qu'est-ce qu'un média officiel?

16 octobre 2006

La JCCM et la responsabilité sociale des entreprises

La Jeune Chambre de Commerce de Montréal (JCCM) organise une une conférence portant sur la responsabilité sociale des entreprises.

Je me suis permis de leur offrir de couvrir l'événement à titre de média. On va voir ce qu'ils vont me répondre.

Mise à jour: ici.

9 octobre 2006

La problématique du poids chez les jeunes québécois et la responsabilité sociale des entreprises


Obesity in children
Originally uploaded by Joe_13.

La plus récente édition du Business Respect Newsletterm'apprend que cinq entreprises (PepsiCo, Mars, Kraft, les soupes Campbell et Danone) ont accepté de remplacer les produits offerts dans les machines distributrices des écoles américaines par des produits qui sont meilleurs pour la santé.

C'est à la suite d'une initiative de la Alliance for a Healthier Generation (créée par la Fondation Bill Clinton et l'Association américaine pour le coeur) qui s'inquiète pour la hausse de l'obésité chez les jeunes. Voici le communiqué de presse (en anglais, bien sûr). Il semblerait que Coke, Pepsi et Cadbury Schweppes avaient déjà annoncé qu'ils n'offriraient que des produits "diète" dans les écoles.

Il serait intéressant de savoir si cette démarche pourrait être étendu au Québec et si les entreprises ont évalué comment celle-ci aurait un impact sur leur réputation. Est-ce que quelqu'un connaît une initiative similaire ici?

P.-S. Pour respecter mon engagement de mentionner mes conflits d'intérêts potentiels, je souligne qu'Octane (mon employeur) a un mandat avec la Coalition québécoise sur la problématique du poids. Je n'ai pas travaillé sur ce mandat et je ne pense pas que la question de la nutrition des jeunes ait été étudiée.

Utilisation d'Internet et des autres médias

Le Financial Times nous apprend plusieurs statistiques reliées à la concommation d'internet versus les autres médias
  • En Europe, l'utilisation d'Internet vient de surpasser la consommation des médias imprimés (quatre heures versus trois heures).
  • Douze heures de télévision par semaine, toujours en Europe.
  • Aux États-Unis, ce serait 14 heures en ligne, 14 heures de télévision et seulement 3 heures pour les médias imprimés.
Les statistiques européennes viennent d'un sondage réalisé par Jupiter Research qui a interrogé plus de 5 000 personnes en Grande-Bretagne, France, Allemagne, Italie et Espagne. Les statistiques américaines viennent aussi de Jupiter.

En prévision d'un billet à venir sur la très claire démarcation entre la consommation d'internet par les différents groupes d'âge, je remarque que dans le sondage européen:
  • Les moins de 25 ans passent six heures par semaine en ligne (au dessus de la moyenne), écoutent douze heures de télé (exactement la moyenne) et consomment deux heures de médias imprimés (en dessous de la moyenne).
  • Les 15-24 ans consomment de la musique et des vidéos en ligne à un rythme deux fois plus important que la moyenne (22%).

Doc Searls et l'auto-information


doc_blackshirt_a
Originally uploaded by dsearls.
Doc Searls, un des auteurs du Cluetrain ("Markets are conversations" et tout le reste), dit:
(...) newspapers are a rusty industry. They have tail fins. They print lists of readers every day on the obituary page. Worse, as a class they are resolutely clueless about how to adapt to a world that is increasingly networked and self-informing. (...)
Question: Si le monde est de plus en plus relié et si les gens "s'auto-informent" de plus en plus, qu'est-ce que ça signifie pour la fonction "information" des autres médias traditionnels?

P.-S. Ma prochaine conférence va inclure le terme auto-information.

7 octobre 2006

Relations publiques et développement durable

Plus tôt cette semaine, Christian Aubry participait (je présume) au colloque Développement durable et communications organisé par la Chaire de relations publiques de l'UQAM. Il nous apprend dans son billet que quatre associations de communicateurs et professionnels québécois en relations publiques avaient signé une déclaration solennelle en faveur du développement durable.

Excellente initiative mais... considérant que mon employeur est membre de l'une de ces associations et que j'ai appris ça par le billet de Christian, je m'interroge sur l'effet (le peu d'effet, en fait) que cette déclaration va avoir.

En passant, je remarque que, des trois associations qui ont un site web, aucune ne mentionne cette déclaration dans sa section "nouvelles".
  • L'Association des communicateurs municipaux du Québec n'a même pas de site;
  • L'Alliance des cabinets de relations publiques ne semble pas avoir émis de communiqué de presse depuis juin 2006;
  • L’Association Internationale des Professionnels de la Communication n'a pas émis de communiqué depuis bientôt 18 mois (!);
  • Le dernier communiqué de la Société québécoise des professionnels en relations publiques parle de son cocktail de la rentrée et de son changement de nom.
J'espère bien me tromper mais...

6 octobre 2006

Des médias traditionnels qui soulignent l'apport des blogues





Vous vous souvenez de l'affaire Nuovo? Heureusement, les choses changent.

Philipe mentionnait l'autre jour que, selon lui:
la petite guéguerre journalistes vs blogueurs semble terminée car je vois des journalistes citer des blogueurs et des blogueurs citer des journalistes, donc tout le monde a trouvé sa petite place.
On en a une nouvelle preuve. La nouvelle du jour, c'est que Google achèterait YouTube. Les premiers à sortir l'histoire: TechCrunch (dans ce billet).

La constatation que je fais, c'est les médias traditionnels mentionne le fait que c'est un blogue qui a eu le scoop. Voici ce que Google News nous apprend. Ah, que les choses changent...

Un blogueur chef des nouvelles au Journal de Québec

Félicitation à Patrick White pour sa nomination à titre de chef des nouvelles du Journal de Québec. En espérant qu'il ait aussi une poignée pour mettre à jour leur site web.

Mark Evans quitte le National Post et se joint à b5media

Mark utilise son blogue pour l'annoncer:
"A little more than two years ago, I wrote a column suggesting blogs were little more than online diaries for love-sick teenage girls. I was wrong. Dead wrong. (...)

Having taken a long, deep drink of the blog Kool-Aid, I've decided to jump into the blogosphere with both feet by becoming Vice-president of Operations with b5media, which just raised $2-million of venture capital from J.L. Albright Venture Partners and Brightspark Ventures. "
Dan Gillmor avait posé le même geste il y a quelques années en quittant le San Jose Mercury News. Félicitation à Mark et bonne chance.

4 octobre 2006

Miami Herald Publisher Resigns

Une autre nouvelle qui n'est pas susceptible de nous (re)donner confiance dans les médias traditionnels (mainstream media ou MSM): Miami Herald Publisher Resigns
The Miami Herald's publisher resigned Tuesday after coming under pressure for firing three journalists at its Spanish-language sister paper who were paid to appear on U.S.-government broadcasts(...)
Mais plutôt que d'admettre son erreur et celle de ses journalistes, il affirme que:
(...) the ethics policies (...) were "ambiguously communicated, inconsistently applied and widely misunderstood."
Come on, me semble que le fait que les journalistes n'acceptent pas d'argent (autre que leur salaire, bien sûr), c'est la base!

2 octobre 2006

Les entreprises et les médias sociaux

Un article dans le Globe and Mail affirme que la grande entreprise embarque tranquillement dans le phénomène des médias sociaux.

News Corp., Warner musique, Wendy's, Nike, Honda et Coke sont parmi les exemples cités. Du côté canadien, on mentionne la Scotiabank (dont le directeur des digital media a son propre blogue) et Petro-Canada.
In Canada, no less an established entity than Petro-Canada followed such a tactic with a series of "Pump Talk" advertisements, in which the company explained why gas prices rise and fall as they do.

“The video was employee-inspired,” said John Hamilton, Petrocan's director of downstream communication. “Gas pricing has always been a debate, and it doesn't lend itself to bulky pie-chart answers. We realized our employees could explain it better since they're always getting cornered at barbecues on the issue.”

The spots, which look more like home movies than a slick ad campaign, feature Petrocan employees speaking directly to a camera.

“We wanted to be part of the conversation,” Mr. Hamilton said.
Les résultats sont positifs selon le porte-parole. Les vidéos sont postés sur leur site (ici, en anglais, et ici, en français) ainsi que sur YouTube (ici, en anglais, et ici, en français). Mais il peut y avoir des conséquences imprévues. Tu veux "faire partie de la conversation", tu vas payer pour...
One of the unforeseen consequences, however, has been how to handle the heavy volume of responses. “I have about 300 e-mails I need to follow up on,” Mr. Hamilton said. “People do need to feel that if they ask a question they should get a response. But, absolutely, we'd do it again.”

“We dipped our toe in the water and it was not as scary as some might have thought,” Mr. Hamilton said. “It's not a fit for every corporation, but for us it was appropriate.”
Disons que c'est un beau problème à avoir.