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Source photo: http://radicarl.net/ |
M. Ferrandez identifie l’étalement urbain comme un problème
qui a pour conséquence que les gens habitent, de plus en plus, à l’extérieur de
la ville mais viennent y travailler en auto. C’est là un problème identifié,
notamment, par Jane Jacobs dans le magistral Death and Life of Great American Cities (publié en 1961!) et qui
fait consensus chez tous ceux qui s’intéressent à la question du développement
montréalais depuis au moins le milieu des années 90.
Je me souviens très bien avoir entendu Jean Doré s’en
plaindre alors qu’il était maire!
L’étalement urbain (et son corolaire, l’automobile) est la
conséquence des poids politiques relatifs de Montréal et de ses banlieues sur
l’échiquier québécois.
Les partis politiques québécois se balancent de Montréal et
se préoccupent des banlieues. La première n’a pas d’influence sur le résultat
des élections (on sait déjà comment se terminera l’élection dans la grande
majorité des comtés de l’île) et les deuxièmes ont un poids prépondérant (les
élections se gagnant dans le 450 et le 819).
Qu’il soit bleu ou rouge, à chaque fois que le gouvernement
accepte de dézoner une terre agricole pour y permettre de la construction
résidentielle, qu’il élargit une route ou prolonge une autoroute, ou qu’il
refuse la diversification des sources de revenus de la Ville de Montréal, c’est
une autre invitation en or aux jeunes familles de continuer à « drive
until you can buy ».
Les banlieues sont donc de plus en plus attirantes pour les
automobilistes. Soit.
Là où le bât blesse, c’est quand la solution de M. Ferrandez
est rendre la ville moins intéressante pour ceux-ci!
C’est vrai, les résidants du Plateau (et j’en suis) ont un
comportement exemplaire en matière de transport. Proportionnellement, ils
utilisent plus la marche, le vélo et les transports en commun dans leurs
déplacements que leurs concitoyens. Ils sont également sont moins susceptibles
d’être propriétaire d’une auto. En parallèle, notamment à cause de leur
situation géographique (près du centre-ville et de la montagne), ils vivent la
situation totalement inéquitable de voir des centaines de milliers
d’automobilistes traverser le territoire sans s’y arrêter.
Les automobiles qui transitent par le Plateau, je connais!
Mais voyez-vous, près de la moitié des ménages du Plateau
sont également propriétaires et utilisateurs d’une auto. Et quand ces résidants
les utilisent, ils devraient pouvoir le faire sans se faire suer (et je me
retiens de ne pas utiliser un autre verbe ici!) par leurs élus.
Ce n’est pas en congestionnant les rues locales du Plateau et
en diminuant la qualité de vie de ses résidants (qu’ils soient automobilistes
ou non) que nous désengorgerons les routes de la région métropolitaine.
6 commentaires:
Votre dernière phrase est malhonnête. Sans doute les mesures d'apaisement de la circulation ont-elles un effet négatif sur les résidents propriétaires de voitures, qui se retrouvent pris dans des bouchons de circulation eux aussi, mais en quoi celles-ci nuiraient-elles aux autres, ou bien à ces mêmes automobilistes, dès lors qu'ils quittent leur voiture et redeviennent des piétons, voire des cyclistes? Dès lors, ils bénéficient de rues résidentielles rendues à leur usage d'origine, avec une circulation un tant soit peu acceptable.
Bonjour Anonyme,
Peut-être faudrait-il le demander aux résidants en face de l'école Paul-Bruchési qui ont vu le nombre de voitures dans leur rue exploser au printemps?
Par ailleurs, j'habite au coin de deux rues tranquilles. Je sais que l'administration travaille actuellement à régler un problème de circulation à trois coins de rue de chez moi. Vous ne pensez pas que je suis inquiet des conséquences que je vivrai lorsque l'administration passera à l'acte?
Ça ne complique pas vraiment les déplacements des résidents. Ils auront moins de traffic, et une fois qu'ils auront adapté leurs itinéraires aux nouvelles contraintes (sens uniques, interdictions de virage), l'impact sur leurs déplacement sera négligeable. En contrepartie, ils auront plus de tranquilité.
En fait, Nicholas, M. Ferrandez a lui-même reconnu lors de sa conférence de presse que les résidants du secteurs devraient faire des «zig-zag» supplémentaires pour se rendre à la maison en auto.
Sans doute les mesures d'apaisement de la circulation ont-elles un effet négatif sur les résidents propriétaires de voitures, qui se retrouvent pris dans des bouchons de circulation eux aussi, mais en quoi celles-ci nuiraient-elles aux autres, ou bien à ces mêmes automobilistes, dès lors qu'ils quittent leur voiture et redeviennent des piétons, voire des cyclistes?
Comme je l'ai répondu à un autre commentateur, les résidants en face de l'école ont eu de la misère à apprécier leur cours suite aux décisions du printemps. Avez-vous essayé de traverser l'intersection Brébeuf/Laurier dans une ou l'autre direction de quelque façon que ce soit (à pied, en vélo ou en auto) depuis le mois de juin?
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